Extrait du journal

11s se sont connus au collège, puis dans une famille lorraine où il le rencontrait, polytechnicien et jeune ingénieur. Enfin, ils se sont retrouvés au Sénat : « Albert Lebrun est Lorrain, mais non pas «prince lorrain»: son origine se marque dans la prudence de ses pensées et le sens de ses passions... 11 ne s’arroge même pas le droit d’exprimer une opinion sur la politique extérieure... Il se refuse à douter que M. X... ou M. Y... soit un imbécile quand il signe une dépêche ès qualités d’ambassadeur. A ma connaissance, nul de nos concitoyens ne professe (en mai 1939) d’antipathie à son égard, sauf le maréchal Lyautey, génie irrégulier qu’irritait le conformisme de « son illustre compatriote »... C’est un statique. 11 met en place et se confie aux gens qu’il a mis en place. Confiance poussée à l’affection. Ce président de la République aime le président du Conseil quel qu’il soit. Avant-hier, Herriot, hier Chautemps, aujourd’hui Dalafier, demain un autre. Cet autre ne sera jamais l’élu de ses préférences : Jeanneney, Hergriot le lui désigneront ; il sera coopté à l’extérieur. Peu importe ! il sera d’entrée de jeu, et tant que les Chambres le maintiendront, le détenteur de la foi présidentielle. C’est à ce mécanisme de loyauté que Léon Blum dut son avènement et son rappel... »...