Extrait du journal

Aucun de ceux qui ont suivi le cercueil, aucun de ceux qui ont été mêlés à cette immense troupeau de trois cent mille personnes s’acheminant vers la tombe inoubliable ducimetièred’Ixelles, n’a pu échapper à l’angoisse du problème que pose une telle fin : que sert-il donc d’aimer sa patrie, si c’est pour mourir dans l’exil et n’avoir de la terre française que la petite poignée qu’avait apportée Déroulèdeet qu’il jeta dans la tombe ? Que sert-il encore d’avoir tenté et réussi — oui réussi, car Cronstadt et la grande revue, c’est le programme de Boulanger — que sertil d’avoir tenté l’œuvre la plus colossale qui ait été essayée depuis 1870, a savoir de rendre la fierté nationale au pays, pour que les journaux, de soi-disant républicains, vous enterrent en vous traitant de « misérable avorton »....