Extrait du journal

Le gouvernement de M. Pierlot, qui a repris en mains depuis la libération la conduite des affaires du pays, avait décidé de résoudre immédiatement le problème financier. Il i’a fait avec une certaine brutalité. En France, le gouvernement sans exclure définitivement des mesures plus radicales que pourraient imposer ultérieurement les circonstances, a cools d’abord faire appel à ce que nous appellerons une conscription volontaire des fortunes, n a demandé aux Français, dans le but de résorber l’excédent de circulation fiduciaire, de souscrire de leur plein gré à un « Emprunt de la Libération » qui doit s’affirmer, selon les paroles du général de Gaulle, non seulement une réussite, mais un triomphe. A Bruxelles, dès le début du mois d’octobre, des arrêtés ont prescrit l’échange dans on délai très court (du 9 au 13 octobre) de tous les bidets de 100 à 10.000 francs émis précédemment par la Banque Nationale de Belgique. Chaque chef de famille avait droit à l'échange immédiat contre des coupures d’un type nouveau, d’une somme maximum de deux mille francs par personne composant son ménage ; le montant des billets excédant cette somme était, non pas disponible, mais porté au crédit d’un compte spécial ouvert dans une banque au nom du déposant des billets....