Extrait du journal

Et, soit que la troupe se lance en colonne, telle qu'un torrent qui se serre dans ses rives, soit qu'elle s'avance enligne,commele fleuve^qui déborde et se renverse au loin devant lui ; flot pressé ou large vague, semblableau serpent'"qijuj s'allonge ou à l'ajgle qui . déploie ses ailes ; — la charge inonde, enfonce, écrase ; elle a mille pieds, mille bras, casques et cuirasses qui la couvrent, lances et sabres pour percer et pour fendre ; — un grand bruit roulant, les fanfares d'abord, puis le cri du chef, puis les hourras des cavaliers, le ;galop, la terre mugissante ; le choc, deux avalanches qui se heurtent ; des tas d'hommes et de montures,-la mêlée plongeant , les rangs dans les rangs, y pénétrant comme un lion dans sa proie avec ses griffes sanglantes, ou bien un carré qui branle, s'entr'ouvre, se dépèce, ou peu à peu se resserre, se tasse, s'arrondit. ., Et quand la charge se retire, lass©t«t repue, on voit par terre un monceau de corps mouillé de sang,...