Extrait du journal

Je ne surprendrai personne en affirmant que nous excellons dans l’imposition du concours à tout citoyen mineur désirant faire une entrée à peu près .sortable dans la vraie vie.c’est-à-dire ia vie sérieuse. Les grincheux du sens pratique assurent môme que l’emploi soutenu du concours dans notre admirable population scolaire est la seule cause de notre infériorité sur l’anglo-saxon qui. lui, ne compte que sur le concours des circonstances, lequel en abuse quand il ne les fait pas naître. Il est difficile, en effet, à un Français d’entreprendre la moindre chose sans qu’il se heurte à un jury d’examen chargé d’infliger au jeune téméraire un parchemin qui doit lui servir de passeport. L’Etat place le concours à l’entrée de t jutes les carrières à peu près sortables. il n’y a guère que pour le conseil diktat, la magistrature et la Cour des comptes où il n’est besoin que de recommandations puisées en haut lieu. Le Conseil d’Etat admet bien des auditeurs au concours, mais les candidats reçus ne sont jamais nommés : c'est une sorte de protestation contre l’abus du concours que les candidats heureux prisent peu....