Extrait du journal

Le « Temps » Du moment que Von avait résolu de déposer au Panthéon le cercueil de Victor Hugo, fallait-il, oui ou non, désaffecter l’édifice? C’est là la vraie question qui se posait hier. M. le ministre de l'instruction publique et des cultes l’a parfaitement compris : il s’est gardé de suivre M. de Mun dans toutes les considérations qne celui-ci avait fait valoir. L’honorable M. Goblet a même fort bien résumé la situation en disant à son contradicteur : « Si, sans rendre un décret de réaffectation, nous avions mené jusqu’aux portes du Panthéon la dépouille de ce spiritualiste, qui est mort en affirmant sa croyance en Dieu mais en repoussant les secours de l’Eglise, les portes du temple se seraient-elles ouvertes devant nous ? » Un membre de la droite a répondu : Non. Il est vrai que c’était M. de Baudry-d’Asson. — Mais personne n’a osé dire oui, et voilà pourquoi, en dépit de toutes les réserves que l’on peut faire et que nous avons faite» sur l’idée de rouvrir ce temple laïque des gloires nationales, dont l’histoire encore s; courte est déjà si fertile en révolutions, la mesure de réaffectation s’imposait....