Extrait du journal

Il y a des morts qu’il faut qu’on tue, dit un proverbe Le ministère Tardieu devait être de ces morts. 11 était déjà tombé virtuellement, après la démission de MM. Falcoz et Laurier même après celle, plus retentissante encore de M. Raoul Péret, garde des sceaux, ministre de la justice et viceprésident du Conseil. 11 a fallu la farouche ténacité de M. Tardieu pour le maintenir debout quelques jours entore et l’imposer à sa majorité cependant remarquablement complaisante. On peut, certes, faire à l'honorable M. Tardieu bien des reproches et vous devez savoir que je suis loin d'être de ses adorateurs. Mais c’est un lutteur, jl faut le reconnaître; et son dernier discours au Sénat ne manque pas d’allure. Il reste une République. Mais loin de le valoir jours, ce n’était ce qui ne veut pas dire que le Sénat n’eût eu parfaitement raison de jeter définitivement à terre ce mort récalcitrant. En le faisant, il a rendu le plus signalé service au régime parlementaire à la République, et, par conséquent, à la France elle-même : car le cabinet Tardieu ne se maintenait au pouvoir qu’au mépris du jeu régulier de nos institutions....