Extrait du journal

Paris, le t» avril. Plus on réfléchit sur les dispositions des esprits en Europe avant la révolution de février et sur leurs dispositions actuelles, plus on demeure convaincu que la cause de la liberté et de l'émancipation des peuples, loin d'avoir avancé, a peut-être reculé. Ceci s’applique moins à la France encore qu’à l’Europe. Considérez l’Italie etT Allemagne avant cette date mystérieuse de février. A Rome, un pape libéral s’efforçait spontanément de mettre l’antique gouvernement de l’Eglise en harmonie avec le principe des gouvernements modernes. 11 donnait une Charte, car le Statut de Pie IX n’était pas autre chose. En Prusse, la royauté elle-même acceptait dans une certaine limite les réformes politiques. La Hongrie amenait le cabinet autrichien lui-même à consentir à la consolidation et au développement de sa constitution déjà si libérale. Partout, enfui, il se faisait 1111 compromis pacifique entre les royautés absolues et les principes démocratiques sur le terrain du constitutionnalise moderne. C’était là non-seu'ement la tendance des esprits, c’était aussi la tendance des faits qui s’accomplissaient ou qui allaient s’accomplir en Euroqe....