Extrait du journal
ROYAUME DE FRANCE. Paris, i5 juin. Parmi les divers genres d’esprit dont les ministres ont tenté de faire preuve, jusqu’à ce jour, l’esprit de prophétie manque évidemment. LL. Exc. ne sont pas heureuses en pronostics ; aussi vivent-elles dans le présent le plus qu’elles peuvent. L’an dernier , elles avaient annoncé que la retraite des étrangers fe rait hausser les fonds ; que la loi des élections était la plus mo narchique du monde , et n’enfanterait que des députes monar chiques , ou du moins royalistes; enfin, que grâce au système adopté, les partis extrêmes se fondant chaque jour dans le parti moyen, il n’eu resterait pas d’autres cette année. Justement le contraire est arrivé ; les étrangers sont partis et les rentes ont baissé ; ce qui prouve que les Français, qui connaissent le fond des choses, parce qu’ils ne sont pas ministres, ont été I ien plus épouvantés de ce qui est resté dans leur patrie, qu’allégés de ce qui en est sorti. Les élections sont tombées sur des hommes qni naguère se faisaient gloire de haïr les monarchies légitimes, et en même temps les débats électoraux ont arithmétiquement frouvé qu’il n’y a pins que des royalistes et des jacobins en rance, si l’on en excepte Paris, où l’on rencontre encore çà et là quelques ministériels, par la seule raison que les bureaux des ministères sont à Paris. Toulcvid, nous l’avions annoncé ; et certes ce n’est pas pour nous donner un avantage sur les agens du gouvernement que nous nous en vantons : il n’y a pas de quoi. Il était facile , d’ail'eurs , de prévoir qu’un parti fatice , des intérêts de com mande , une opinion inhérente , non aux employés , niais aux emplois , et que chacun était forcé d’adopter sans examen , comme un domestique endosse sans choix la livrée du maître qui le paie, que tout cela , disons-nous , disparaîtrait entre deux partis réels , deux intérêts fondes , deux opinions, résultats des pen chants , des habitudes et des actions de tonte la vie. On a fait beaucoup de pli rases pour démontrer que celte ombre d’un parti était un corps. Mais des phrases ne prouvent rien ; et dès qu’on...
À propos
Fondé par Alphonse-Louis Dieudonné de Martainville, Le Drapeau blanc fut le grand quotidien ultra-royaliste de la Restauration. Entre 1819 et 1830, sa devise « Vive le roi ! ... quand même » visait notamment les présidents du Conseil Decazes et Villèle, qui y étaient énergiquement critiqués. Durant une courte période entre 1829 et 1830, le journal fut publié sous le nom Démocrite. Journal farouchement antilibéral, il fustigeait les avancées politiques glanées par l’opposition et soutenait une restauration plus radicale.
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