Extrait du journal

ROYAUME DE FRANCE. Paris, 18 avril. quelques considérations sur quelques parties de notre LÉGISLATION. "Un homme célèbre par son éloquence, célèbre par son devoûment à la cause de la monarchie légitime, célèbre par l’autorité de ses i fivinclpes , un ancien membre de I Assemblée constituante , un vieil— ai d vénérable vient d’être traduit à la Cour d’as ises ; il doit y pa raître incessamment. Quel est le crime dont il est prévenu , le délit Ïiour lequel il est poursuivi? II a compose' un livre ; il s’y est livré à a contemplation des grandes idées morales ; il y a examiné s’il était possible de concilier, dans la situation politique où nous sommes, la justice et la paix. Question délicate, et que l’on ne doit sans doute traiter qu’avec une extrême circonspection , quels que soient le courage et la vertu dont on se seule animé. Supposons qu’il soit défendu d’écrire sur res matières; supposons qu’en écrivant sur celte matière, l’auteur ait établi des principes, pro fessé des doctrines d’un ordre trop élevé, d’une nature trop pure pour pouvoir convenir à notre situation politique; supposons que , se détachant des choses terrestres, où tout s’altère et sc corrompt, il se soit transporté dans les régions de la justice éternelle . quelles peuvent être les alarmes du gouvernement, si ses paroles n ont point été entendues, si elles ont été arrêtées dans leur route par une puiss mue intermediaire ? Un bouline se trouve au milieu d’une asscm lue nombreuse ; il s’apprête a parler; d est sage ; sa tête vénérable est blanchie par les années, sa voix est puissante, sou cœur plein de chaleur peut-être : va-t-il proférer de grandes vérités? Mais les oreilles qui 1 écoutent sont peu disposées à l’entendre ; il est à craindre que ses paroles ne portent la discorde et l’agitation dans l’assemblée. Au moulent oh il ouvre la bouche , un homme prévoyant lui appuie la main sur les lèvres et étoulfe son discours avant qu’il soit nu. L’orateur, r duil subit ment au silence, sera-t-il coupable de quelque délit? Couviendra-t-il de le poursuivre |K>iii uii dessein qui il’est pu. accompli et dont l’effet même était douteux ? La paix n’a point été troublée ; l’assemblée n’a pas même connu quelle était la nature de scs pensées. Il me semble que ce cas est par laitemciit semblable à celui du la saisie d’un livre. M. B a écrit ; mais ce qu’il a écrit ne s "est point répandu parmi les hommes. Une puissance intermédiaire s’est emparée de son écrit, parce qu’elle en a jugé les principes ou le sujet périlleux. Que vcstc-l-d a luire contre l auteur ? Le poursuivre devant les tribunaux ?...