Extrait du journal

vivons , trois ans après la révolution de juillet, qn les Ouvriers peuvent ignorer qu’ils sont des homme8 comme les autres. C’est comme si nous autres gens de travail, de plume ou de commerce, nous étion8 assez sots pour ne pas nous croire supérieurs ou tout au moins égaux à tel comte ou tel banquier qui n’a d’autre mérite que ses titres ou ses écus ! — Ouvriers, bourgeois, nobles, nous nous valons trtus. C’est là une vérité qui court les rues. Et ce serait un grand malheur si elle était moins com mune. Cela prouverait qùé nous ne sommes pas ar rivés au point de civilisation où nous devons être. Mais de ce que, moralement parlant, nous nous valons tous, s’ensuit-il que nous ayons droit à la même position , au même bien-être, aux mêmes avantages sociaux? S’ensuit-il qu'il soit rationnel de vouloir toujours nous faire établir des compa raisons entre des états qui ne se peuvent comparer? Non assurément. Les républicains qui calomnient si hautement notre ordre social et nous vaillent le régime sous lequel ils voudraient nous placer, ne sont pas du tout disposés à faire à tous la même part. Le National, tout amant de l’égalité qu’il se dit, et que nous le croyons, ne pense pas sur ce sujet autrement que les partisans de la monarchie. Il l’exprimait encore récemment ; Si vingt ou vriers, disait-il, en se cotisant, peuvent rédiger, composer et imprimer un journal, lui faire et lui conserver une position , le mettre à même de suffire aux frais du fisc, du loyer, du papier, etc., ils ont tort d’avoir recours à un rédacteur qui gagne beau coup plus qu’eux. Mais s’ils ne le peuvent pas , alors il faut qu’ils acceptent leur condition. Sans doute il le faut. Eli bien ! donc, si cette condition est une nécessité dont ils ne peuvent s’affranchir qu’à force de travail, de persévérance et d’économie, pour quoi prêcher publiquement, pourquoi écrire chaque jour que cette nécessité de position est une tyran-...