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Le Drapeau tricolore, 25 juin 1836

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Le Drapeau tricolore
25 juin 1836


Extrait du journal

de la tribune nationale et du fond de la plus obscu re gazette de province , ils réclament avec bien moins de raison et avec plus d’orgueil encore que le plus mince fonctionnaire. Si Y infaillibilité est l’attribut du peuple ; c’est du peuple en masse, c’est de cet instinct général, de ce sentiment universel qui se trompe rare ment, qui, s’il est lui-même sujet à l’erreur, revient toujours à la vérité et finit parla procla mer toujours. Si donc c’est là , sur terre, la seule infaillibilité , en la reconnaissant il faut bien se garder de l’étendre à quiconque se dit peuple , à tout charlatan, à tout menteur qui se prétend lu voix du peuple , ou parle au nom du peuple. Il est de faux amis du peuple , de faux interprètes de sa parole, comme de faux dévots et de faux prophètes. A ceux-là il faut se garder de croire, et d’eux surtout il faut avoir défiance, car plus est respectable le masque dont ils se couvrent , plus est imposante l’autorité qu’ils invoquent , plus il faut craindre leurs erreurs , leur mauvaise foi : Et la mauvaise foi seule peut leur donner l’orgueil du rôle qu’ils s’arrogent. Que d’exemples ne trouverions-nous pas à l’appui de nos paroles s’il nous fallait en invo quer! Ces hommes qui prétendent trouver au jourd’hui le bonheur du pays, là où ils rie voyaient naguère que fléaux destructeurs et que monstres à enchaîner ; — ces prédicants de sou veraineté du peuple qui ont tant de fois prêché la souveraineté d’un homme ; — ces faiseurs d’amende honorable qu’une disgrâce et qu’un mécompte d’amour propre ont illuminés soudain; —ces réfor mistes déchaînés avec tant d’ardeur contre les lois qu’ils ent faites eux-mêmes; fau dra-t-il les croire infaillibles , se prosterner de vant leur parole ? Non sans doute. Nous ne voulons pas être personnels, nous ne citons aucun nom. Mais de nous-même on nous permettra bien de dire qu’il y aurait folie; parce que nous parlons au milieu des conversations particulières de la Chambre élective, parce que nous écrivons dans le Patriote de Saône-etLoire et dans le Journal du peuple. — titre or gueilleux—parce que nous prononçons souvent ce grand mot de peuple , que nous l’invoquons souvent , il y aurait folie , disons-nous, à nous croire infaillible !... Nous infaillible ! nous qui avofis jadis flagorné la branche aînée qui se pré tend légitime ; qui dédiions le fruit de nos veilles, une histoire du Dauphiné an Dauphin d’alors , perfide caleinbourg , aimable allusion au réta blissement désiré de certains droits perdus; nous qui n’avons jamais eu de symbole complet;.. qui n’en aurons peut-être jamais et qui changerons probablement d’avis autant de fois que le vou dront Dieu et le peuple ;.... Ah ! l’infaillibilité serait pour nous un trop pesant fardeau : nous en croire quelque peu doués et attacher ce prix à nos paroles, ce serait et ' leur donner trop d’importance et leur imposer une trop grave responsabilité. Ce serait nous condamner en quelque sorte au silence et quel malheur !... pour nous ! Si cet exemple de faillibilité bien prouvée ne suffisait pas , combien n’en trouverai je pas autour de moi ! sur les bancs de mes amis a la Chambre , dans mes amis de la presse ?• Ne pour-...

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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Données de classification
  • chapuys-montla
  • chalon
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