Extrait du journal

Le général Bailloud est mort ! » Cette courte phrase, si complètement inattendue, vint tout à coup jeter la stupeur dans nos bureaux de la Ligue au cours de l’aprèsmidi du 1er juillet. Mort, Bailloud, si actif, si jeune en dépit de ses 73 ans ! alors que l’accident d’avion dont il avait été victime quatre jours auparavant nous était représenté comme peu de chose ! « Blessé légèrement », avaient dit les dépêches, et nous avions sous les yeux le Journal d’Alsace et de Lorraine relatant le Congrès des Unions citraque tenu à Strasbourg où le général sc rendait précisément par la voie des airs quand survint l’accident, Congrès '•u’il présida et où, triomphant de ses s jffranc.es, donnant, en effet, l’illusion qu'il était à peine atteint, il prit longuement la parole. Hélas ! l’effort qu'il dût faire pour « tenir » là encore a peutêtre précipité sa fin. Un autre eût songé à se soigner l’abord. Le général Bailloud jugea une fois de plus que le devoir du chef blessé est de rester sur la brèche et il donna aux soldats de l’ordre qu’il avait groupés dans ses Unions civiques une suprême leçon d’énergie. Sa onzième heure est ainsi la plus belle d’une vie entièrement consacrée à la Patrie et remplie par un perpétuel exemple de dévouement et de bravoure....