Extrait du journal
Les ouvriers de la région parisienne viennent, en quel ques jours, grâce à leur esprit d’entente, à leur dis cipline tranquille et sage, d’obtenir ce que, depuis plus de dix ans, ils réclamaient en vain. On peut épiloguer à loisir sur 1 im portance de leur mouvement, tenter d’exploiter, auprès de 1 opinion _ mal avertie, le caractère y illégal » de 1 opé ration, la grande majorité du peuple français reste sans inquiétude. Les angoisses ne sont nourries que par les journalistes d opposition, ceux dont on aimerait qu ils prissent exemple sur les ouvriers et qu’ils fissent, le plus tôt possible, la « grève sur le tas ». Nos adversaires, en jouant les Cassandres, rappellent volontiers les grèves en Italie, avant la marche sur Rome. Ils prouvent, ce faisant, leur incurable ignorance. S’ils avaient vécu, comme certains d’entre nous l’ont vécue, la prise de possession des usines dans le Milanais, par exemple, ils n’essaieraient pas d’établir des analogies impossibles. Je ne sais quel commentateur de la politique ose écrire, dans'je ne sais plus quel journal, que nous assistons au « processus historique inéluctable ». Il profère une énoimité. Et il ne convainc personne. Il ne faut rien connaître de la tradition syndicaliste française pour s’épouvanter des incidents d’usines. Les travailleurs ont pris conscience de leur force. Ils usent d’un droit formel que la démocratie leur reconnaît, n’en dé plaise à M. Lémery. Ils défendent di gnement leur droit de vivre. Ce n est pas ici qu’on le leur reprochera. JÊ Leur exemple prouve qu’on peut triompher sans violence si l’on sait, unis, lutter avec optimisme. Les gens de la L. I. C. A'., qui savent interpréter la vie dans ce qu’elle a de plus concret, voient, dans les événements actuels, la confirmation éclatante de leurs thèses. Loin de la politique telle qu’on 1 en tend communément, ils sont proches du social. Us savent que, sans l’accord pro fond des masses, les mouvements les plus généreux sont voués à l’échec. Us n’ignorent pas qu’une doctrine humaniste telle que la nôtre doit, avant tout, tenir compte des réalités économiques. Quand nous avons souscrit au slogan du Front Populaire : « le pain, la paix, la liberté », nous ne nous accrochions pas à des mots-symboles. Pour nous, c’était toute notre action qui se magni fiait dans cette formule. Je crois l’avoir dit à notre dernier Congrès National : « le pain, c’est le droit de vivre pour tous; la paix, c’est le droit de vivre di gnement partout; la liberté, c'est le droit de vivre mieux qu’une bête, cons ciemment, dans l'accomplissement au thentique de sa mission terrestre ». Nous savons mieux que d’autres que, dans les Etats vraiment policés, là jus tement où le pain, la paix et la liberté sont accordés aux hommes, tous les pré textes à l’oppression des masses sont, par là-même, exclus. DONNEZ DES HOMMES SAINS AU MONDE ET VOUS SUPPRIMEZ, DANS LE MEME TEMPS, LE RACISME. L’ANTI SEMITISME, LE FASCISME ! Les événements de la région parisien...
À propos
Créé en 1929 par Bernard Lecache, le Bulletin de la LICA fut le premier journal officiel de la Ligue contre l’antisémitisme. La publication est fondée dans un contexte délétère de montée du sentiment antijuif généralisé à l’échelle de l’Europe. Elle devient Le Droit de vivre courant 1932 et continue de paraître aujourd’hui sous ce même nom. La LICA, devenue la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) en est toujours la propriétaire.
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