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Le Droit, 29 février 1840

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Le Droit
29 février 1840


Extrait du journal

INDICTIONS. Revenons an jeune récipiendaire que nous avons laissé délibérant sur la question qu’on lui adresse : fit ut il faire une révolution politique ou une révolution sociale ? Nous le retrouvons mieux préparé à la réponse, car il aperçoit toute la flic de la question. 11 a eu sous les yeux la fermentation intérieure d'une société naissante ; il ii vu la fièvre de sa création. Cette révolution sociale à laquelle on le convie, la voilà ; voilà ses matériaux et voilà ses moyens ; c’est de ce temps et de cette puissance qu’elle a eu besoin. Il serait bien malheureusement né, si le spectacle d’une grande nation qui se forme no lui suggérait que des distinctions sur le pouvoir souverain, constituant ou législatif, et si ses yeux ne s’ouvraient sur l’unique cause possible de cette merveille. La distinction même de la double révolution qu’on lui propose doit le conduire à reconnaître dans sa patrie une partie humaine et une partie divine, et c’est précisément sur la partie divine qu’on lui demande de porter sa faible main. Quand l’édifice social s’offre à l’examen comme une combinaison humaine, on se sent de la hardiesse contre lui ; pour dominer un ouvrage d'homme, on se dresse de toute sa hauteur d’homme ; l'ambition s’éveille, on veut influer, être cause, y mettre sa pierre. Mais quand on a sondé la profondeur de sa base, le monument semble s’élever avec l'idée d'un plus grand architecte; l’individu n'a près de lui que le sentiment de sa petitesse ; il hésite, il croit entendre à son oreille cette voix qui gourmandait Job murmurant contre l’économie du monde : Où étais-tu quand je posais les fondements de la terre? ose dire qui en a établi les mesures, sur quelles bases elles sont affermies. Savais-tu d’avance que tu allais naître? connais-tu le nombre de tes jours? avant de nier ma justice, et de la condamner pour ta justification, dis-le-moi, si tu as l’intelligence : j’avouerai alors que ton bras a le pouvoir de sauver....
Le Droit (1835-1938)

À propos

Le Droit, journal des tribunaux est un périodique hebdomadaire de jurisprudence et de législation. Dirigé et fondé par Armand Dutacq, le journal obtient très vite un grand succès grâce à un prix modique, valant à son créateur le surnom de « Napoléon de la presse », possédant entre autre le Figaro et le Charivari.

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Données de classification
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