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Le Feu, 1 septembre 1910

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Le Feu
1 septembre 1910


Extrait du journal

Beaucoup de femmes et de jeunes filles se croient aujourd’hui une vocation poétique. C’est le nouveau jeu, elles jouent au poète avec plus ou moins d’adresse, de doigté et de bonheur. Rien n’est plus facile. Mais à leur place, je préférerais le tennis ; c’est un jeu plus hygiénique. Voici une petite fille à qui je souhaite de n’être jamais poétesse ; il y a des chances qu’elle ne le tente et ne s’y essaie jamais, car la mode en aura sans dore# passé quand elle sera en âge. Mais cette petite-fil’ e es|, toute poésie. Et cela n’a rien de monstrueux, et en ceia elle est très fidèle à sa destinée Et je ne dis par, cela parce que le papa de la jeune Bernadette est M. Francis Jammes qui est le plus pur poète que v Ous ayons. Je ne sais pas si le premier voisin de Francis-, Jammes, François le savetier qui a un oiseau, a aussi une petite fille. Mais s’il a une petite fille, il est bien certain que cette petite fille aussi est toute poésie. Et s’il a un petit garçon, François le savetier, ce petit garçon est tout un poème....
Le Feu (1904-1943)

À propos

Données de classification
  • jammes
  • françois
  • francis