Extrait du journal

Oui, je suis de l'avis, du lecteur, cette précocité serait hideuse et révoltante si elle n'était pas rachetée çar la grâce en fantine qui renaît en ce bambin aussitôt qu'il est détaché des affaires. Ce qui le rend intéressant plus que son aptitude étonnante aux2^aires de bourse, c'est la misère qu'il a traversée f4ans S®? yeux francs et ouverts, il y a parfoiséOsîine une expres sion de tristesse qui navre chez" c«5t «infant. C'est qu'il se souvient du siège de On peut dire ces choses-là sans froisser aucune susceptibilité, car ies événements de la terrible année expliquent et excu sent tout. Un soir du dernier hiver qu'il n'y avait à la maison ni pain, ni bois, ce pauvre enfant, touché de l'infortune des siens, sans rien dire à son père, descendit dans la rue, et, les yeux pleins de larmes, il tendit la main au passant pour rappor ter un morceau de pain à son jeune frère, qui avait faim. Allez! quand un enfanta passé par là, il lui, reste de l'amertume sur la planche pour le reste de ses jours. Celui-ci, ayant vu où l'an, peut descendre faute d'un sou, rêve la fortune à l'âge où d'autres n'ambitionnent qu'une toupie ou bien une boîte de couleurs; il veut être riche, il se l'est juré et il le sera; soyezen bien convaincu. Albert Wolff. P.-S. — J'apprends à l'instant que M. le commissaire de la Bourse, invoquant une...