Extrait du journal

maux et continue à réclamer le prix de ïleur nourriture pendant toute la durée de son voyage. Je suis convaincu que le sous-préfet a été floué, comme je^l'ai été moi-même plusieurs autres fois, mais on aurait dû me conter l'histoire du collier et des moutons avant que j e fisse des expérien ces. Je garderai d'ailleurs, des télégraphes de la Roumanie, un souvenir des plus équivoques. Le secret des dépêches y est Chose absolument inconnue-: on va dans le bureau comme au cabinet de lecture ; un monsieur que je rencontre un jour me dit : « Vous envoyez telle chose au jourd'hui; les faits sont-ils vrais? » Une autre fois, je me promenais avec un des membres au cabinet précédent, un de ces ministres qui sont en accusation de puis deux ans, lorsqu'un passant lui an nonça le retour de sa femme; et comme il s'étonnait, l'autre répondit : « Je viens de voir au télégraphe une dépêche qui •vous arrivera tout à l'heure. » Les journalistes consciencieux ont été les premières dupes de ce système. Les représentants des journaux bien vus par M. Rosetti, le président de la chambre rouge, étaient admis dans les bureaux du gendre de M. Rosetti, M. Pilât, direc teur des télégrammes : là, toutes nos dé pêches étaient communiquées à ces messieurs, qui sans peine s'en servaient pour faire les leurs, qu'on expédiait avant les nôtres. L'un d'eux me l'a avoué. Tout cela, lecteur, pour vous dire que les efforts que nous faisons pour vous sont souvent mal récompenses. Mais je reviens au Danube....