Extrait du journal

LA SÉANCE Un service d'ordre nombreux et tatillon, une foule compacte dans les tribunes du public, tous les sénateurs dans la salle des séances, presque tous les ministres au banc du gou vernement : les signes extérieurs de ce qu'on appelle une grande séance. Elle le fut d'ailleurs par la hauteur des vues qui inspirèrent la majeure partie des orateurs, par l'intérêt qui s'attacha à la discussion. juridique qui s'institua et par l'importance de la question soulevée. Le discours du garde des sceaux Le discours de M. Léon Bérard domine ce débat et c'est par l'ana lyse de cet exposé remarquable que nous voulons commencer le résumé de la journée. A plusieurs reprises, la démonstration provoqua les ap plaudissements de l'assemblée en tière. D'abord, un bref rappel des faits. Après soixauté ans de paix civique, ont brusquement surgi des menaces de guerre civile qui ont détermine le -gouvernement à déposer des tex tes spéciaux adaptant notre arsenal législatif à la situation nouvelle. Deux axiomes : d'une part le gou vernement doit être seul chargé de l'ordre public. « C'est, dit le garde des sceaux, un monopole d'Etat, le premier et le plus facile à justifier. » (Suite page 3, colonnes 5 et G.)...