Extrait du journal
par la troupe armée, invite le gouverne ment à surseoir aux inventaires jusqu'à la promulgation des règlements d'admi nistration publique destinés à assurer l'exécution de la loi du 9 décembre 1905 et passe à l'ordre du jour. » M. Rouvier a repoussé dédaigneuse-^ ment cet ordre du jour. Il a eu bien tort : c'était le meilleur conseil politique qu'on pût lui donner. On lui a demandé pourquoi il ne voulait pas l'entendre: « C'est, a-t-il dit, que. la loi l'obligeait à l'aire les inventaires aussitôt après sa promulgation..» Aussitôt après sa promulgation ? Cela veut-il dire dès le lendemain? Non, sans douté, puisqu'on a attendu un mois et demi ! du 11 décembre au 30 janvier. Ne pouvait-on attendre quinze jours de, plus? ■ " : Est-ce donc qu'au moyen de cette législation, par' tranches successives, on voulait engager progressivement les ca? tholiques dans le carcan de la loi, en comptant sur leurs longues habitudes de soumission ? ou bien est-ce qu'on espé rait, par l'invasion administrative des églises, provoquer des résistances, afin de les dénoncer comme des manœuvres politiques? Peut-être est-ce les deux à la fois ? , .*** J'ignore quel fut, en cette affaire, le rôle de M. Rouvier. Mais qu'importe? Imprévoyant ou complice, il demeure responsable et le fardeau qui l'écrase n'est pas près de s'alléger. Au vrai, ni lui ni les collaborateurs qu'il s'est donnés pour soumettre les consciences, ne savent- rien du terrain où ils prétendent s'avancer. Ignorants des, l'âme catholique, ils ont cru qu'ils pour^ raient, par décret, disposer, comme d'un immeuble garni, de l'église où réside le Dieu qu'adorent les. chrétiens, qu'ils ont ornée pour lui, où ils portent, ayee teurs prières, leurs douleurs et leurs joies. ; Les succès faGiles que leur valurent les soumissions du passé leur donnent cette audace dernière. Mais, derrière les générations vain cues, ils ne'voient pas la jeunesse nouf velle qui monte vers l'avenir, impatiente de la'défaite et du joug, : et qui ne veut plus de la tyrannie. Lerolle, encore tout vibrant des scènes de Sainte-Clotilde, l'a,dit à la tribune : « Ell.e en a assez ! » Depuis six ans, ce pays est livré, sans défense, aux brutales entreprises des jacobins : les catholiques ont vu, dans un désastre, pour longtémps irréparable, toutes leurs œuvres détruites : suspects, dénoncés, exclus des emplois publies,, privés de tous leurs droits, opprimés.,.. enfin, par une oligarchie de sectaires, ils 1 sont, dans leur patrie, comme dés parias. C'est tout ce qu'ils ont gagné au respect des lois, régulièrement votées et promul guées! Ils en ont assez. M. Rouvier, son gouvernement, et sa majorité ne savent rien de cet état des esprits. Surpris, troublés de l'ardeur des résistances, ils accusent les évêques, les : curés, les hommes politiques ! Mais non : quand le feu est préparé, il s'enflamme sans qu'on l'allume ; un coup de vent y suffit. Ainsi L'invasion des églises a sou levé les âmes lassées de la persécution : si leur révolte se traduit autrement que par des protestations, la faute en est à ceux qui les. ont exaspérées. Puisqu'on cherche des responsables, les voilà. A. de Mun, do l'Académie française....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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