Extrait du journal

Adrien Serre coupait lentement les feuillets d'un livre qu'il venait d'acheter. Ce livre avai bonne tournure il était léger à la main, s'ouvrait facilement; le couteau de nacre s'introduisait vite entre les pages lisses et glissait sans que nulle dentelure déshonorât les marges élégantes. ̃ Dan s son vieux fauteuil d'acajou sculpté, Adrien Serre se sentait heureux parfaite-mentr-Sjes pieds reposaient sur un tapis dé Ûàm'as qui, depuis de longues années, lui était cher et familier/ Lorsqu'il détachait de son livre les yeux, il ne voyait queT^eaux objets, disposés avec réflexion. La lumière.du jour était, douce. Le bois, dans la cheminée, se consumait peu a peu, sans cette violence de début, qui inquiète, émerveille, incite à l'action et à la lutte. Un calme feu langoureux, complice de rêveries et d'émotions légères....