Extrait du journal

Une dépêche nous apprend qu'un cyclone terrible a éclaté aux îies Samoa, a dispersé et, en partie, détruit les escadres allemande et américaine qui se trouvaient là, en observation. A cette nouvelle, je sais des gens dont le premier mouvement a été de dire : « Ma loi ! tant pis. » Pour les Américains, ils ont, à la mer, un certain nombre de méfaits sur la conscience et on cite, dans nos ports , l'abominable conduite de quelques-uns de leurs capitaines qui, ayant abordé un navire, filent à toute vapeur pour ne pas s'exposer à payer les avaries, au lieu de stopper pour sauver le navire abordé, comme le veulent et l'humanité et les règlements maritimes internationaux. Quant aux Allemands, ils ont perdu des navires de guerre, des canons et des matelots. C'est toujours ça de moins que nous aurons peut-être un jour devant nous. Eh bien ! ce premier mouvement n'est pas le bon. Explicable chez des terriens, je doute fort qu'il ait été celui de nos marins. Car ceux-ci, si braves dans le combat, sont dominés avant tout par un grand senti- | ment de solidarité humaine, en présence des dangers constants que. fait courir à tous les marins, sous tous les pavillons, l'ennemie commune, l'ennemie adorée, la mer! !...