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Le Figaro, 1 février 1876

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Le Figaro
1 février 1876


Extrait du journal

A TRAVERS PARIS Quelques détails sur les élections. Victor Hugo, qui n'est pas ennemi des acclamations, avait arrêté son fiacre .devant le petit Luxembourg, en arrière de la rue Servandoni. De cette façon il .avait quelques centaines de mètres de cris à recueillir. Après le premier scrutin, la foule fut atterrée et les groupes au milieu desquels se montraient les citoyens Floquet, Marmottan, etc., se laissèrent aller à des in jures envers l'ex-dictàteur. Ce fut alors que les modérés du con seil vinrent trouver le directeur dé la République française et l'engagèrent à saisir cette occasion pour couper sa queue et nommer avec M. Victor Hugo M. Dietz-Monnin. . Il y eut un moment d'hésitation, puis ;M. Gambetta refusa de façon à faire en tendre que le moment n'était pas venu encore. Co qui fait supposer que si on Jui reparle de cela le 20 février, on pour rait être mieux r&çu. La nomination de Victor Hugo réveilla l'enthousiasme, le dieu alla gravement au milieu de la foule vers un fiacre dont les zélés voulurent dételer les. chevaux. C'est alors qu'un officier de paix coupa court à cette tournée d'ovations en jetant les chevaux, dont il avait pris les rênes,' dans la rue Servandoni et en barrant la rue étroite par ses agents. Olympio était refait de sa promeiîade triomphale. Vous croyez peut-être qu'il fit contre fortune bon cœur?... Allons donc!... On le vit bientôt reparaître au bas de la rue de Tournon, qu'il remonta vers le Luxembourg, donnant pour pré texte à ce retour, non l'oubli de son mou choir de poche, mais une visite à faire à George Sand, qui ne sait peut-être pas encore à ce moment pourquoi le grand homme est venu la voir. Au moment où tout était fini, quand les agents se rassemblaient, des zélés fatigués d'attendre se prirent à crier vive la République !... et vive la Com mune/... Nous garantissons le fait. Aussitôt, la foule s'accrut comme ré pondant à une consigne malheureuse ment lancée trop tôt, car à l'aspect des agents, quise trouvaient encore là, l'ordre fut respecté. . " ■...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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