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Le Figaro, 1 février 1938

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Le Figaro
1 février 1938


Extrait du journal

En haut : à Amsterdam., les hérauts d'armes annoncent à la population la naissance de l'enfant royal ; au .milieu ? des estafettes, élèves officiers de l'Ecole d'Utrecht, quittent le palais de Soestdijk pour transmettre la nou velle de l'heureux événement ; . au-dessous : les . enfants d'une école de Soestdijk mangent , les gâteaux offerts par la reine à l'occasion de -la naissance ' de la. petite -prince'ssp hollandaise. Cinquante-et un- coups de canon ont annoncé "hier matin à la Hollande qu'une princesse venait de naître et que la-succession au trône des Orange-Nassau était, par conséquent, assurée jusqu'à la deuxième génération. L'événement" a été accueilli avec:un enthousiasme d'autant plus vif qu'il. s'était fait attendre trois semaines. On commençait à> douter de la clairvoyance des médecins, l'exactitude étant, comme on le sait, la politesse des rois et même des princesses royales. Enfin voici un peuple délivré de ses angoisses, un peuple parfaitement heureux, spectacle unique, peut-on dire,; dans les temps actuels. Son allégresse a revêtu les formes les plus naïves et-les pîus touchantes : dès que les hérauts d'armes furent annoncé dans les villes la grande nouvelle, quand on sut. que, la mère se portait à merveille, que l'enfant pesait sept livres» qu'il avait des yeux bleus et des cheveux blonds, les édifices et les maisons; se couvrirent de drapeaux, les sirènes mugirent, les cloches sonnèrent à toute volée, les écoles donnèrent congé aux élèves et des biscuits aux perles d'anis — ce sont les dragées de Hollande— furent distribués aux enfants. Dans la soirée, des cortèges se formaient et se rendaient devant le palais de La Haye précédés de ces merveilleux-chœurs-hollandais dont les vieux chants ont une telle saveur. Pendant trois jours le : pays ■ sera en fête, tandis que le prince Bernhardt et la princesse royale1, célébreront autour d'un berceau une naissance qu'ils atten dirent avec tant d'émotion et qui ajoute à leur bonheur. celui de constater la tendre affection dont les entoure le peuple néerlandais.— L....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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