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Le Figaro, 1 mars 1867

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Le Figaro
1 mars 1867


Extrait du journal

brin d'herbe n'oscille, pas un oiseau ne passe, et sur la miroir du lac vous ne découvririez pas une ride; tout est silencieux et inerte, la nature semble plongée dans un sommeil profond et l'eau dort positivement. Il arrive alors un instant où, fatigué de ce calme et irrité de cette stagnation, on jette une pierre dans l'eau dormante « pour faire des ronds ». Hélas, nous n'avons pas cette ressource, et nous ne pouvons -pas jeter des pierres à travers le calme de Paris, « pour faire des ronds». C'est un divertissement particulièrement interdit,. quMéplait fort aux sergents de ville et conduirait tout droit au poste celui qui s'v livrerait. Ce n'est pas qu'il manque de gens à qui ce procédé ne répugne aucunement; il en est qui jettent volon tiers des pierres dans les vitres, mais c'est une ques tion de tempérament, cela — et par goût, nous n'ai mons à « jeter des pierres », ni à travers les erreaux, ni à travers les idées des gens. Que faire alors? — Parler pour ne rien dire? Il n'y a rien aujourd'hui. — Voilà le fait. Aussi bien que voulez-vous qu'on vous dise? ce n'est pas notre faute. Nous recevons la lettre suivante du comédien poète Albert Glatigny, dont nous avons annoncé hier le pro chain début, — si toutefois l'administration permet qu'un improvisateur paraisse sur une scène consacrée au culte de la chansonnette : Monsieur, Je vous remercie des lignes aimables que vous m'avez con sacrées hier. Ellès me sont d'autant plus sensibles, qu'un ennui m'est venu au sujet de ces pauvres séances dont vous dites tant de bien. L'affiche de l'Odéon de mardi dernier, et les programmes du mercredi 27 février, annonçaient la Course aux rimes, par M. Albert Glatigny. "• Les personnes qui, sur la foi de l'Entr'acte et du Figaro programme, s'attendaient à voir exécuter cette -partie du spec tacle annoncé, ont pu croire que je n'avais pas tenu la pro messe faite par moi à M. Paul Glèves, d'apporter mon con cours à la représentation que l'on donnait à son bénéfice. Il ne faut accuser ni M. Paul Glèves ni moi. La censure a jugé qu'une séance d'improvisation poétique compromettrait la majesté de l'Odéon.-J'ai dû m'incliner de vant cet arrêt. La Course aux rimes a été remplacée par une chansonnette plus littéraire, comme titre du moins : le Crime dé Lustuoru. Agréez, etc. al ii eut glatigny-, 97. rue de 1 Ecole-de-Mêdeckio....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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