Extrait du journal
et de femmes. Les faunes de la sculpture n'ont pas dû s'ennuyer durant leur aprèsmidi. Et il faut bien rendre aux peintres cette justice qu'il n'y avait qu'eux pour re donner de la vie -à ce quartier mort, en seveli sous les ruines de l'ancienne Ex position. Supposez, au Champ-de-Mars,la réunion d'un congrès de savants, ou. même un cirque, ou l'installation de la nouvelle Chambre des députés. Croyezvous qu'on se dérangera pour y aller? Tous les Parisiens vous diraient que c'est au bout du monde ! Tandis qu'avec ce mot magique de vernissage, aucune distance n'existe plus. Il y a là, pour le gouvernement ou pour la Ville de Paris, un petit enseignement qu'ils peuvent mettreà profit. On pourrait faire, chaque ; année, de l'installation du Salon de pein ture, une sorte de récompense ou de prime pour les quartiers déshérités de Paris. Le pli est pris. On suivrait les peintres jusqu'à Montrouge, on les suivrait jus qu'à Belleville. Toutes ces lignes d'omni bus seraient sillonnées de voitures de maître. Un conseiller municipal qui; n'était pas bête avait proposé qu'on mît toute cette peinture au Palais-Royal. Il n'y avait plus guère que ce moyen de galvaniser le vieux palais où le Conseil d'Etat ni la Cour des comptes ne suffi sent.pas à attirer la foule. On y viendrait peut-être un jour si l'on adoptait cette sorte de roulement, le système du Salon tournant, tantôt ici et tantôt là. Peu im porterait aux peintres. Ils sont essentiel lement nomades. Et puis, maintenant, pour eux, l'expérience est faite. Ils savent que partout où ils iront, on sé ralliera à leurs couleurs. Quelle idée, par exemple, de vouloir installer l'Expo sition coloniale à Courbevoie ! Il n'y au rait eu que des explorateurs de profes sion pour aller jusque-là. Tandis que si on avait eu l'idée d'y installer les deux Salons, c'eût été comme un prolonge ment de Paris. Croyez-moi, mon idée n'est pas si mauvaise. Le Salon tournant aiderait à faire attendre plus patiemment le Métropolitain. Il donnerait une plusvalue à certains quartiers qui sont au jourd'hui par trop sacrifiés. Il ne sert de rien de s'insurger contre la mode. Il vaut mieux en profiter, et en quel que sorte la canaliser. On prépare, paraît-il, dans les : bâtiments de la fu ture Exposition un palais destiné à du rer, comme tout ce que nous construi sons à titre' provisoire. On l'aménagera spécialement pour les artistes, et ce sera comme une succursale à l'ancien palais de l'Industrie, de regrettée mé moire^ Nous aurions donc l'exposition irpos^fi^e. Je le -regretterais*. Pour les raisons que j'ai dites, le Salon mobile me paraîtrait cent fois préférable. Sa vogue resterait pareille, et en changeant •chaque année de quartier, il aurait, entre autres avantages, celui-ci, qui ne serait pas mince, de faire connaître Paris aux Parisiens 1 Le Passant....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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