Extrait du journal

Si jamais le général Boulanger arrivait au pouvoir, un de ses premiers décrets, je l'espère pour lui, supprimera la direction des Beaux-Arts. Cette antique institution ne tient plus debout devant l'opinion ; c'est une ruine du temps où la garde nationale jouissait encore d'une certaine notoriété. Les bureaux de la rue de Valois, avec tout l'état-major de glorieux débris d'une autre civilisation, coûtent pas mal d'argent, et quand on parle de faire des économies, on ne propose que la suppression de la Censure, le seul service utile de cette coûteuse administration, qui n'administre rien en dehors de là feuille d'émargement de la fin du mois. Un simple chef de bureau du ministère, pourvu qu'il soit un homme entendu dans les choses artistiques, rendrait, dans les prix doux, les mêmes services que cette administration nombreuse et très coûteuse, qui ne répond pas à un besoin absolu. Au contraire : si vous pouvez me citer un seul cas où l'administration des Beaux-Arts soit intervenue avec quelque autorité, je consens à faire amende honorable et à me tenir, pieds nus,un cierge à la main, sous le porche du temple où pontifie en ce moment M. Larroumet, successeur de Castagnary, lequel eut pour prédécesseur M. Kaempfen....