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Extrait du journal
(De notre envoyé spécial) Bruxelles, 31 août (par télépho ne), — Pour rendre à l'expression « deuil national » affadie par l'usage officiel son sens le plus fort et le plus étendu, il faut contempler le spectacle actuel du peuple belge. A peine la frontière franchie, une im pression de tristesse s'empare du voyageur qui regarde défiler les pe tites gares si propres où les couleurs nationales en berne rappellent pres que à chaque tour de roue la dou leur du pays. Dans le ciel gris d'un automne précoce traînent de noires fumées d'usine. Un seul sujet de conversation : la reine; un mot qui revient sans cesse: sa bonté. Et pour plaindre celle qui fut mère et les enfants à qui elle vient d'être enlevée, les femmes trouvent d'humbles et déchirantes phrases. Bruxelles sans doute reste animée, mais une sorte de contrainte pèse sur la ville. La plupart des magasins ont placé dans leurs vitrines un por trait de la souveraine barré des cou leurs belges. Près de cette image, des fleurs, gerbes opulentes qûelquefois, humbles bouquets souvent. Les pas sants s'arrêtent de devanture en de vanture, comme s'ils ne pouvaient se détacher des traits affables et altiers de la reine. Dans les cafés si gais d'ordinaire, la musique s'est éteinte. Mais c'est près du palais royal que l'affliction publique se dévoile avec le plus de force et de liberté. Dans toutes les rues qui y conduisent, la foule s'allonge en file compacte pen...Espace abonnés
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