Extrait du journal

ranger Certaines 'observations de détail pour en faire une étude de moeurs. En dépit dé tous les'Anglais qui, entre l'arrêt de deux trains, pourront rencontrer Une, femme rousse à Nancy, longtemps encore' les femmes de Nancy s'obstineront à ne pas adopter le roux comme couleur préférée. Les rapports momentanés d'une jeune musmé» et d'un officier de -marine étrangère ne sauraient suffire pour nous renseigner sur ce que peuvent être les unions légitimes au Japon. Les Japonais sont un peu loin pour se défendre contre les préjugés, les imaginations romanesques que la lecture d'un roman, le récit d'un voyageur font naître dans -nos esprits et, seraient-ils plus près, ils' n'oseraient modifier un courant d'idées créé par la plume prestigieuse d'une de nos gloires académiques. Indifférence, dédain peut-être d'un peuple qui sait très bien apprécier ce que la poésie qu'on veut trouver chez lui enlevé de charme à celle qu'il possède en réalité. On a beaucoup médit de cette pauvre petite « Madame Chrysanthème », on a feint d'y retrouver un peu de la Margot des « Filles de marbre », car, comme elle, elle semble se complaire au tintement des pièces d'or. On n'a peutêtre pas assez cherché chez elle la Marguerite Gautier, car comme la dame aux Camélias la dame auxChrysan thèmes est accessible à tous les sentiments qui font battre les cœurs de ses sœurs d'Europe. De ce que les Japonais n'ont pas absolument les mêmes idées que nous sur le rôle que doit jouer la femme dans la so« ciété moderne, il ne faudrait pas se hâter de conclure que ce rôle est nul, que ce joli petit animal inoffensiîetdoux, câlin et rieur, au costume de papillon, n'a été créé que pour illustrer nos romans exotiques. Les Japonaises, grâce à ceux qui les connaissent, n'ont pas be-...