Extrait du journal
pour consigne de laisser lâ Justice... inter rompre: son cours en faveur du prévenu protégé ? Et la malice du sort voudrait-elle que l'un de ces gardes des Sceaux fut M. Penancier, ancien ministre de la Jus tice de 1933 que M. Daladier, malchan ceux, a repris pour 1934 ? Cette hypothèse était hier, dans les cou loirs, généralement tenue pour fondée. N'est-il pas vraisemblable, en effet, que, mis en garde contre l'urgence de l'envoi en pri son du puissant malfaiteur, les procureurs aient voulu prendre l'avis du grand chef de la Justice. Ils savent que ce genre d'affai res aboutit à la commission d'enquête ; ils doivent, sans cesse, préparer leurs dépo sitions éventuelles. Comment les frapper s'ils sont couverts ? Comment le président du Conseil prendrait-il les sanctions, ferait-il, comme il a dit, la lumière totale, si son allumeur de phares les avait, un certain nombre de fois, fait éteindre ? Ajoutons que M. Lescouvé, président de la Cour de cassation, a eu avant-hier avec M, Penancier un long entretien. Le haut magistrat à déposé son rapport, qui comporte une conclusion affirmative ou négative. Serait-il bien long de la faire connaître ? Le fait est que les sanctions qui devaient être prises sans retard ne le sont pas encore. L'atermoiement éloigne la confiance, il accroît la nervosité. « L'étude des dossiers, explique-t-on à la présidence du Conseil, continuera demain et les jours suivants. » Le gouvernement veut être prudent ; il est soucieux « de ne pas risquer de commettre des injustices » ; il ne veut pas « atteindre des innocents ». Sans doute, rien ne sert de courir, comme il est dit dans la fable du lièvre et de la tortue. Mais celle-ci n'avait pas pour devise : « Vite et fort. » En tout cas, l'opinion n'était pas si sotte quL réclamait des hommes nouveaux. Ils eussent évité, pendant ces jours creux, des soupçons comme celui-là. M. - Daladier, en tout cas, n'a pas besoin d'attendre à mardi pour divulguer un peu de vérité sur les res ponsabilités judiciaires....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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