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Le Figaro, 2 juin 1878

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Le Figaro
2 juin 1878


Extrait du journal

Je ne connais que Londres ou ,1a misère soit aussi aflreuse elle couvre toute la ville comme un épouvantable ulcère. Si encore c'était la misère chrétienne, humble, resignée, ayant honte de sa propre honte mais non; c'est la misère païenne, cynique, dépouillant toute vergogne, effrontée et tapageuse comme une ribaude à moitié ivre. Elle s'empare des plus belles rues, elle a besoin des plus larges trottoirs; elle traite la voie publique en pays conquis lestrdus do ses haillons semblent cracher le sarcasnie et l'injure aux habits neufs et Sux, robes de soie qui passent. Partout on la rencontre dans l'indécente posture de ce Ganymède du musée de Dresde qui montre ce qu'il ferait mieux de cacher. Il faut la voir au Thiergarten, ce vaste parc qui est tout à la fois les ChampsElysées et la forêt de Bondy. Elle s'étale là, en plein soleil, avec une impudence de brute. ^L'étranger qui, sur la foi des guides, s'avance dans ces splendides avenues, rebrousse chemin aussitôt, épouvanté et écœuré....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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