Extrait du journal

détente au fou-rire. Qu'il vous souvienne de Passé minuit, au Vaudeville, et du Maître d'école,', aux ^Variétés, deux pièces uiï peu grasses, dans lesquelles s'épanouit le comique de situation, et qu'il écrivit de compte à demi avec un vaillant compère, M. Lockroy. A son mérite de producteur fécond, applaudi et justement populaire, Anicet Bourgeois ajoute une qualité bien rare aujourd'hui: un sincère respect du public et de la critique de bonne foi. Il est du très petit nombre .de ces hommes consciencieux et portés à bieu faire, avec lesquels il faut comp ter, lors même qu'ils se trompent. Après vous avoir dit beaucoup de bien de l'auteur, il va dépendre de l'auteur que je vous dise plus de bien encore de sa pièce. Si faire se peut, j'en serai charmé. Le moyen d'y par venir, c'est d'écouter la Meunière et de vous la raconter avec la conviction émue et la candeur passionnée d'un auditoire aussi impressionnable et aussi neuf dans ses impressions que le public de l'Ambigu. Le premier tableau du prologue nous reporte à un siècle et demi en arrière, pendant l'une des crises redoutables de la Régence. Le marquis de Bénouville, M. de Pardiac, son ami, et d'autres jeunes seigneurs, bretons dit l'histoire, normands dit l'auteur, conspirent contre le Régent au profit d'Albéroni. premier ministre du petit-fils de Louis XIV, Philippe V, roi d'Espagne. Le marquis joue sa lête, ignorant que M. de Par diac, agent de la police de Dubois, l'a déjà livrée. Je commets sans doute une indiscrétion en vous révélant, avant le troi-...