Extrait du journal

Je m'aperçois qu'on souhaite la mort des gens, sans le savoir. On ne tue pas, c'est entendu, personne n'y songe. Alors, on se permet de dire « Qui me délivrera de ce raseur! s Cela soulage vaguement. On se venge ainsi. C'est comme si on donnait un coup de poing pour écarter ce qui gêne. On prend l'habitude d'exécuter les autres dans sa pensée. On jette leur image au fonjl d'un précipice, on la voit frappée d'apoplexie. Charles n'aurait pas tiré, si nous n'avions jamais supposé la mort de sa femme. Dans ce terrible moment, toutes nos paroles l'ont poussé. Il les a^omprises Il les a vues Ah elles n'étaient plus vagues Il n'avait presque rien à faire pour les réaliser Et ma dernière phrase a dû être claire et forte: Débarrasse-toi de cette mégère v...