Extrait du journal
universelle. Bien souvent, ils connais saient à peine le nom des peuples ou peuplades qu'ils avaient à soumettre ou à protéger. Leur devoir de soldat était de se battre et de mourir. Us - mouraitJht sans .une plainte et sans un blasphème par delà les monts, les fleuves, les abîmes des 'mers, à mille et deux mille lieues du village natal et de leur mère; et ils ne savaient pas pourquoi ils mou raient! C'est là le plus grand sacrifice qu'on puisse demander à des hommes, au nom de l'Etat et de la patrie. C'est le plus haut degré de vertu militaire oui ils puis sent atteindre. **# De tels sacrifices, qu'on a le droit d'exiger de soldats de métier et qu'on peut attendre encore de jeunes gens, levés pour sept ou huit ai}s et libres de tout lien, est-il juste, est-il sage, est-il pratiqug de les imposer à l'homme fait qui est mari, père, chef- d'établissement, qui a désormais fondé sa vie ? Quand un peuple a ses affaires dispersées dans l'univers entier, quand il possède trois capitales comme Paris, Alger, Marseille, quand il est, après l'Angleterre, le se cond des Etats musulmans, quand les choses dans le monde sont de telle sorte que ce qui se passe sur l'Euphrate peut menacer Alger et ce qui se passe à Cons tantinople compromettre la sûreté de Paris ou do Marseille, quand l'expérience a appris à ce peuple que ses guerres sont fréquentes, longues, lointaines, dif ficiles, à comprendre pour la masse, une organisation militaire sans soldats per manents et sans troupes spéciales, qui ne meut précisément que des masses, peut-elle lui suffire ? Doitil se l'approprier telle quelle, parce qu'elle a atteint son effet chez un autre peuple qui ne fait la guerre que rare ment et à portée de main et qui, s'il s'est obligé, pour se procurer des soldats, à arracher partout Je père à ses enfants et à bouleverser de fond en,comble la vie civile, décrète un tel-trouble! pour quel ques mois seulement ou pour quelques semaines? Telle est la question qu'ont posée les' événements de Tunis et que les deux Chambres auront à résoudre. J.-J. Weiss. Échos de Paris...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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