Extrait du journal
graphe qui n'a pu tromper personne dans le monde des auteurs dramatiques ; » Attendu que ces six premiers paragraphes, de l'article en question renferment les expressions les plus injurieuses et les imputations les plus diffamatoires contre le plaignant; qu'il y est traité notamment de drôle, de misérable, d'homme d'af faires véreuses, d'escroc de vaudevilles, joignant à la rouerie de l'usurier, la bassesse du laquais, portant sur sou visage les traces de toutes les hontes, se livrant le soir, après avoir ré colté sur son chemin le dégoût qu'il inspire, à l'étude du Code pénal, pour savoir au juste ce qu'il peut faire sans tomber dans les filets de la police; n'ayant d'amis que deux ou trois recors, qui consentent quelquefois à s'asseoir à sa table, mais qui se disent en sortant : « Peut-on s'encanailler comme nous venons # de le faire » ; qu'il y est signalé, «n outre, comme faisant le métier tfaeheter des créances sur "Se malheureux écrivains, d'acquérir à vil prix les vaudevilles Aie jeunes gens mourant de faim, osant cependant venir s'asseoir au milieu des écrivains qu'il dépouille ; » Attendu que Jouvin, en publiant, ainsi qu'il le reconnaît, l'article en question, a commis les délits d'injures publiques et de diffamation, prévus et punis par les articles 1er, 13, 14, 18 et 19 de la loi du 17 mai 1819, et que Wolff, qui reconnait être l'auteur dudit article et l'avoir remis à Jouvin pour être publié, s'est rendu complice de ces délits en fournissant à ce dernier les moyens qui ont servi à l'action, sachant qu'ils devaient y servir; » Attendu enfin que le fait reconnu constant à la charge de Wolff est d'autant plus inexcusable que, quelques semaines avant, le 2 novembre, il était en relations presque amicales avec Guinon, qu'il traitait de cher mbnsieur dans plusieurs let tres, terminées par ces mots : « Compliment ou mille compli» ments, » lettres dans lesquelles il sollicitait un nouveau dé lai pour l'acquit d'une dette de cent francs, dont le recouvre ment était confié à Guinon, engageant sa parole qu'avant le vingt-deux octobre tout serait réglé, et qu'il est évident que Wolff, en écrivant et faisant publier l'article sus analysé, a cédé à un sentiment de vengeance personnelle, suscité par là saisiearrêt formée sur lui, le vingt-cinq octobre, à la caisse des au teurs dramatiques et à la caisse du journal le Figaro;...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - jouvin
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