Extrait du journal

Nous devons plaindre nos distingués concitoyens qui attendent leur croix de chevalier de la Légion d'honneur. Les yeux inquiets, la bouche tordue par cet effroyable sourire si particulier aux can didats, ils n'osent quitter leur apparte ment de peur de manquer le coup de téléphone libérateur. A la nuit, très jaunes, les mains humides, les jambes incertaines, ils se hasardent à sortir; ils se présentent chez leurs, amis les plus intimes et les interrogent : — Que savez-vous? X a-t-il des nouvelles? — Non? — Tant mieux, car s'il était dé coré, ce serait ma croix qu'il aurait prise... Et ils rentrent chez eux avant minuit, réveillent le domestique qui emporte à la poste dix télégrammes désespérés. La nuit passe lentement. Les journaux dès le réveil. Que disent les journaux? Hélas! les journaux indiquent tout simplement les déplacements et villé giatures de nos sénateurs qui se repré sentent comme on

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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