Extrait du journal

as octobre. — Rien ne saurait exprimer l'étonnement qui s'est emparé ce matin des Parisiens, sortis de chez eux munis de parapluies, de socques et de manteaux en caoutchouc, selon une habitude immémo riale, lorsqu'ils constatèrent qu'il ne pleuvait pas. Pas de pluie ! comprenez-vous ? pas de pluie ! Ayant levé la tète en l'air, leur étonnement redoubla quand ils aperçurent, dans le ciel bleu, une grosse boule d'or sur laquelle il leur fut impossible de tenir fixés plus d'une seconde leurs regards éblouis. On crut d'abord à une ascension aérostatique d'un nouveau genre ; mais on fit observer avec raison que les représentations de l'Hippodrome n'ont pas lieu d'or dinaire de si bon matin. Des vieillards, interrogés sur ce phénomène, évoquè rent leurs plus lointains souvenirs, et déclarèrent que la boule d'or àgnalée devait être un certain astre ap pelé le soleil, qu'on supposait être mort d'une variété de l'oïdium depuis bien des années. 11 paraît que c'est ce même globe de flammes que les anciens avaient divinisé, et qui joue dans la mytholo gie et chez les poètes, un rôle important sous le nom de PAœbus-Apollo. Grâce à l'active et bienfaisante chaleur de ce nommé Soleil, astre inconnu de notre génération, tout Paris s'est précipité vers le bois de Boulogne. A 25 centimes par personne, le jardin zoologique d'acclimatation a fait une recette de quinze mille francs. — Il nous a été donné, une fois de plus, de constater que le nombre des voitures publiques est complètement insuffisant à Paris. Non-seulement tous les coupés étaient pris, quand on voulait les prendre, mais aussi tous les fiacres, toutes les citadines,! tous les cabriolets et môme ces divers véhicules, horribles et sans nom, qui ne figurent d'ordinaire qu'à la descente dè la Cour-...