Extrait du journal
La conférence du désarmement en est-elle déjà à la passe finale ? Les Américains voudraient y mettre un terme en bâclant un accord qui les tiendrait quittes de toute obligation et aggraverait le désordre européen. C'est la méthode Hoover et les élections ayant eu lieu, le tremplin électoral du désarmement ne présente plus, outreAtlantique, le moindre intérêt. Ainsi éclate l'hypocrisie deS vatici nations américaines sur la paix ; ; il y a un peu plus d'un siècle que l'oncle Sam a trouvé l'astuce de la propagande pacifiste camouflant un impérialisme qui, pour s'exercer présentement dans le domaine économique, n'en est pas moins féroce. Mais cette fois il est allé trop loin et ce serait trop commode d'imposer un bouleversement des traités propre à engendrer des catastrophes et de s en laver les mains. Les nations anglo-saxonnes ignorent le souci de leur sécurité et c'est ce qui explique leur égoïsme ; mais, pour nous, comprendre ne doit pas signifier: céder. Nous n'avons pas à rougir de notre hantise de l'invasion, mais nous pouvons avoir à l'expliquer. Il y a plus d'un an que, dans ces colonnes, je m'efforce de montrer qu'à travers toutes les intrigues, les compli cations et les détails, la Conférence du désarmement doit faire le procès de notre sécurité, ou le procès des projets de revanche allemands. On ne sortira pas de là, et chaque fois que la délégation française perd l'occasion d'orienter les débats sur le procès de la revanche, c'est un point de gagné pour l'adversaire. M. Herriot ne l'ignore pas. J'ai tou jours pensé que son attitude à Genève avait fortement déçu tous les requins qui espéraient d'élections françaises à gauche un renversement complet de notre politique de désarmement. L'Alle magne patientait jusque là ; quand elle vit M. Herriot maintenir le principe de la sécurité d'abord, elle partit en cla quant les portes. C'est un honneur pour le Président du Conseil que la presse allemande couvre d'injures et caricature d'ignoble façon, surtout depuis le temps qu'au scandaleux « plan de désarmement d'abord » de M. Paul-Boncour il a imposé des modifications si profondes qu'elles en font un nouveau « plan de sécurité d'abord », malheureusement affaibli. On ne voit pas pourquoi, dans ces conditions, M. Herriot accepterait de faire les frais du retour de l'Allemagne au sein de la Conférence. Que M. Macdonald, par exemple, achète cet inef fable consentement du prix d'une belle colonie anglaise et M. Norman Davis d'un coup d'éponge total sur les dettes, nous verrons ce que nous aurons à faire. En tout cas, jusqu'à mardi soir, nous faisons confiance à M. Herriot, car nous ne pouvons croire qu'il se reniera lui-même et abondonnera une ligne de conduite qui lui a permis, dans les fâcheuses conditions où il se trou...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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