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Le Figaro, 5 février 1838

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Le Figaro
5 février 1838


Extrait du journal

— Un-journal a parlé d'un ouvrier, employé à l'enlèvement des glaces et des neiges sur le quai Napoléon, qui serait tombé dans l'eau et aurait disparu entraîné par le courant. Tous les journaux se sont empressés de répéter l'anecdote. On comprendrait à la rigueur qu'on fut mal in formé d'une chose qui se passerait à Constantinople; mais le fait dont il est question s'était passé au beau milieu de Paris, — et tout le monde l'a cru, et tout le monde s'est attendri en proportion de sa sensibilité. Les informations les plus précises ont donné pour résultat que semblable accident n'était arrivé ni sur le quai Napoléon ni ailleurs. ,— On a raconté une histoire fantastique sur M. Strauss, le musicien. — M. Strauss, selon tous les journaux, conduit par un cabriolet de place, serait tombé d'un côté du cabriolet pendant que le ca briolet lui-même, le cocher et le cheval, étaient tombés par-dessus le parapet et avaient disparu à tout jamais dans la rivière. Aujourd'hui nous pouvons affirmer que M. Strauss, le jour dont il est question, a en effet pris un cabriolet de place dont le cheval s'est abattu et ensuite relevé, ainsi que depuis trois semaines il arrive trente fois par jour à tout cheval de voiture de place. Il est vrai que cette dernière fausse nouvelle a tout l'air d'une annonce et d'une réclame gra tuites dérobées à la crédulité des journaux sérieux. Le premier jour on dit : Le célèbre Strauss, le grand Strauss, le véritable Strauss, le seul Strauss, notre Strauss a failli être victime, etc., etc. Le lendemain on dément en ces termes : C'est par erreur que nous avons rapporté un accident qui serait arrivé à notre Strauss. — Notre Strauss, au contraire, vient de publier, etc., etc. — Voici revenir notre vieille amie, Mme Poutret de Mauchamps, —femme libre, rédacteure en chef du Journal des Femmes, et possesseure de 120 arpens de terre en Reauce, électeure et éligible. M. de Maleville, rapporteur, a lu avant-hier à la chambre une pétition ainsi conçue : « La dame Poutret de Mauchamps, propriétaire-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
  • strauss
  • fevrier
  • caillard
  • cesar birotteau
  • pelouze
  • valentin
  • de maleville
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  • paris