Extrait du journal

« On olfrc auioiird'lmi en cadeau à une femme un talon uvnà de des sins d'argent ou d'or... » (Journaux de Modes.) Bien que le pain soit à la hausse-, Il semble à quelques bons esprits Décent que la beauté se chausse De brodequins des plus grands prix. Dans le désir qui nous affame,-' "" Le zèle que nous étalons Envers Sa Majesté la Femme S'abaissera jusqu'aux talons ; Et déniai u, vagues cabotines Ou courtisanes eu renom Rivaliseront de bottines Stupéfiantes... Pourquoi 11011 ? A la dépense, qui regarde ? Les épargnants sont des benêts !... Donc, plus ouvragés que la garde Des anciens sabres japonais, En ces talous nouveaux, ivoire, Bronze, ou nacre s'incrustera Près de l'or et de l'argent ; voire Des diamants, et cœtera... •Lorgnant ces pièces de musée, Le suiveur, doux contemplateur, Soupirera, l'âme amusée : — « Quel joli talon d'amateur ! » — Amant naïf trop épris d'elle, Je crains fort que vous vous trompiez : Rendrez-vous l'amante fidèle Eu mettant votre or à ses pieds ?... Je vois près de vous dans la foule L'ingrate passer fièrement, Qui du' précieux talon foule Au pied son perfide serment !... Ne croyez pas que j'exagère : Nonobstant ses souliers plus lourds, Elle se seutira légère Pour voler à d'autres amours. A quoi bou la suivre, du reste, Par routes, plaines ou vallons ?... Coupable ou non, elle déteste Qu'on soit toujours sur ses talons. Hugues Delorme....