Extrait du journal

La grosse question des étrennes à donner et à rece voir, qui pendant toute la semaine agitera encore les Parisiens et les Parisiennes, est assurément l'actualité dominante et absorbante ; et elle domine et absorbe si bien les petits et les grands qu'en dehors d.e cette pré occupation momentanée il ne faut chercher aucun moyen de çaptiver l'attention. Il s'agit bien, en ces heures turbulentes où les fièvres de l'attente brûlent tous les cerveaux, il s'agit bien vraiment de nos que relles littéraires, de nos thèses philosophiques, de nos esquisses mofales et dea brillantes turlutaines de l'art et de la pensée ! Durant quelques jours, il n'y aura pas d'article, si flamboyant de paradoxe et si étincelant d'esprit qu'il soit, qui ne*pâlisse auprès des colliers, des bracelets, des coffrets, des dentelles, et autres fanfreluches ré gnantes. Ce qui convient donc, jusqu'au jour des Rois prochain, à l'abonné distrait et affairé, c'est, j'imagine* une lecture légère, d'une consommation facile, qui né demande à l'intelligence aucun effort et que l'on puisse, pour ainsi dire, avaler en courant; il faut sacrifier la profondeur à la superficie et ne pas oublier que pour l'instant c'est Polichinelle qui est" le roi du.boulevard. : Soit, obéissons à notre maître le Public, ce Denis le tyran des journalistes, qui veut que nous remettions à demain les affaires sérieuses....