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Le Figaro, 5 juillet 1902

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Le Figaro
5 juillet 1902


Extrait du journal

La scène se passe—et se passe chaque jour en ce moment — dans un wagoncouloir, au départ de Paris. Une famille vient de s'installer. On a logé parapluies, paquets et valises dans le filet. On s'est assis chacun dans son coin. On bavarde, on est joyeux de par tir. Un homme à casquette blanche ar rive: —Voulez-vous vous assurer, monsieur, vous et votre famille? Dix centimes par personne, pour la durée du voyage. — M'assurer ? — Oui, monsieur, tenez, vous n'avez qu'à signer : voici la police. Et l'employé tend un petit papier blanc qu'il récite à haute voix : En cas de mort : 10,000 francs à la veuve ou aux descendants. Pour la perte de la vue ou de l'usage des deux membres : 10,000 francs. Pour la perte d'un pied, d'un bras ou d'une main : 5,000 francs. Pour la perte d'un œil.: 2,500 francs. Certains voyageurs donnent deux sous et signent la police. D'autres répondent un : « Merci, non » très sec. Mais par tout le passage de l'assureur jette un froid. Assurer n'est pas rassurer....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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