Extrait du journal

demeure de donner son avis sur la ques tion Louis XVII, désigna trois de ^ses membres pour procéder à une enquête. Cette sous-commission a fait connaître son opinion, le lerdécembre,souslaforme suivante : « Elle estime que l'état actuel de la documentation n'offre à la discus sion aucune base solide et véritablement historique. » Quand on connaît la science et la compétence des membres de la So: ciété de l'Histoire de là Révolution et le crédit dont ils jouissent au Sénat, il semble difficile que la démarche des hé ritiers Naundorff puisse aboutir à une autre conclusion. Ce qu'on doit faire encore remarquer, c'est que s'ils obtenaient gain de cause, leur aîné devrait sortir de France, en vertu de la loi qui éloigne du territoire l'aîné des familles ayant régné sur notre pays et que, par voie de conséquence, le duc d'Orléans recouvrerait le droit d'y résider. PETITES HISTOIRES Selon un usage qui remonte à la- plus haute antiquité, la période électorale débute par des banquets. Les électeurs, groupés de comi tés en comités, font ainsi la connaissance du candidat qui se nourrit, lui, des plus belles espérances. Mais les électeurs ne font pas simplement la connaissance du candidat. Ils sont tous frappés par les attentions charmantes que leur prodigue à chaque banquet un noble vieillard. Ce lutteur infatigable tient à s'assurer par lui-même que rien ne manque sur la table et que chaque convive a son couvert. Il se dé voue à cette tâche avec un zèle qui ne lui per met pas de prendre part au repas. Il y a des dévouements insatiables... Un de nos amis dont la gastralgie atteste la longue pratique des banquets électoraux re marqua un jour que dans chaque restaurant un électeur dévoué offrait ainsi ses services. Mais cet électeur n'était jamais le même. Notre ami crut d'abord qu'il existait en France une confrérie de citoyens échansons. Et il voulut observer de plus près leur rôle amical et dis cret. Il suivit donc, jusqu'à la sortie, le noble vieillard et admira avec quelle verve il trou vait un mot aimable pour chaque convive et comment par des bourrades ou des accolades familières il savait éveiller leur cordialité. Lorsque la foule fut dispersée, il s'appro cha de cet homme et lui dit : « Je voterai pour votre candidat, parce que le candidat qui inspire de pareils dévouements ne peut être qu'un véritable apôtre et un grand homme. » Le vieillard fut très étonné par cette déclaration et répondit avec simplicité : « Vous voterez bien, pour qui vous voudrez... Moi, je suis ici pour qu'on n'emporte pas la vaisselle.et l'argenterie... »...