Extrait du journal

Pâques 1942 Les cités ont été désertées en ce jour de Pâques,-malgré, la tristesse du ciel, après la célébration dans les églises du, jour de la_ Résurrec tion. Pâques de guerre, Pâques sans joies ; rues vides, jardins délaissés, malgré l'offensive des bourgeons et la timide apparition des premières fleurs. En revanche les campagnes ont; connu l'affluence. Pas un habi tant des villes-qui n'ait renoué, à l'occasion de ces heures de vacan ces, des relations cordiales avec le cousin villageois ou l'oncle fermier... Le grand rapprochement entre la ville et les champs s'est fait hier, tout naturellement. Les trains, les autocars ont été pris d'assaut. , Sur le ruban des routes parées de printemps, des files interminables de cyclistes ont glissé jusqu'au soir. Paris même s'est, vidé et l'on a pu voir, aux portes, à la tombée du jour, les guidons fleuris de jonquiU les tandis que les trains de banlieue véhiculaient primevères et violettes. Des ondées, quelques rayons d'un soleil pâle bientôt effacés par de lourds nuages, un vent aigre : Pâ ques 1942....