Extrait du journal

La poule aux œufs d'or. Il n'est pas de semaine, quelquefois pas de jour qu'une grève n'éclate sur tel ou tel point du territoire, et les grévistes s'étonnent, avec une admirable, ingé nuité, que l'opinion publique ne prenne pas toujours fait et cause pour eux. Us ne peuvent en effet compter que sur elle pour faire aboutir leurs revendications. Mais on dirait en même temps qu'ils n'ont d'autre préoccupation,-que de l'in disposer. ; C'est ainsi que, d'après une dépêche de Bordeaux, le personnel des tramways de cette ville, sous prétexte de.difficultés avec la Compagnie, avait décidé: de se mettre en grève. C'était son droit, mais quel moment a-t-il choisi pour réaliser ce projet? Justement la journée d'hier, qui était un dimanche. Personne, naturelle ment, n'avait été averti, et des centaines de braves gens, ignorant la chose, atten daient vainement aux têtes de ligne, sur le boulevard extérieur de Bordeaux. Les familles d'employés et même d'ouvriers n'avaient que ce jour-là pour aller à la campagne, et c'est précisément celui qu'adoptent les grévistes pour cesser le travail ! ' L'attention est vraiment délicate et l'on peut se demander ce que devient dans tout cela l'intérêt du public. On pense si les braves Bordelais ont été furieux! Presque autant que les ! Parisiens lorsqu'éclate brusquement une grève des postes ou des omnibus. Et les grévistes s'étonnent ensuite de ne pas avoir avec eux l'opinion ! Us n'ont qu'à méditer la fable de la poule aux œufs d'or. Il en est de la sympathie et de la solidarité comme de tous les autres sentiments humains : on peut en user, il ne faut jamais en abuser... 1 O' OOOm"""1 Les mesquineries d'une loi. Au moment où se discutait la loi.de séparation de l'Eglise et de l'Etat, les promoteurs de cette loi affirmaient, sur tous les tons, que. la République n'y at tachait aucun intérêt pécuniaire, et que c'était la seule question de principe qui la faisait agir. Ce fut, durant ces longs...