PRÉCÉDENT

Le Figaro, 6 décembre 1837

SUIVANT

URL invalide

Le Figaro
6 décembre 1837


Extrait du journal

gies de cire jaune se détachait irlstémenVsûr ce fond de ' noirceur mate. n t. ^ , > Des lampes argentées dé formé antique pendaient de ;la clé de voûte des tribunes, drapées de grands rideaux noirs , relexées de torsades blanches; des galons d'argent accu saient les formes de l'architecture et la place dès pilastres perdus sous l'épaisseur des tentures ; dans les entrecôlon- ! nemens étaient suspendus des trophées d'armes caractéristi-; « ques avec un bouclier portant le nom d'un officier mort dans la campagne d'Afrique ; un long cordon de feu scintil lait sur la corniche des travées et les moulures de l'orgue. Tout au haut de la voûte frissonnaient au souille des : trompettes de l'orchestre, les drapeaux captifs des nations vaincues, héroïques guenilles tachées de sang, criblées de balles, trouées et déchiquetées à jour comme une colerette defemme. * " Ces drapeaux sont d'un admirable effet, il y en a de tous les pays du monde : — Ici, l'étendart du prophète avec son 4 croissant d'argent sur champ de sinople, les queues échevelées et les crinières de cheval des pachas, le pavillon jaune et rouge des barbaresques ; plus loin, l'aigle de sable dë l'Autriche dont les deux têtes regardent deux mondes , la croix de Suède, les tours des Gastilles ; tous les blasons de la terre sont là, et chacun représente une victoire; quel beau cours d'héraldique. ' ' " " ' Nôus avons fait la remarque que presque tout le monde • avait son chapeau sur la tête. Il nous semble que l'usage veut que l'on se découvre pendant le service divin, contrai rement au rit judaïque, où il faut se couvrir en signe de respect ; nous ne pensons pas que les personnes qui rem plissaient l'église fussent juives, et nous sommes étonnés déce manque de convenance de là part du public. — H est' vrai que nos églises ressemblent à fort à des théâtres que l'on pourrait s'y tromper ; cependant, l'on ôte son, chapeau à l'Opéra quand Duprez chante; on devrait bien en faire autant quand il chante à l'église. ' : Le service a été écouté sans le moindre recueillement, absolument comme un concert; on grimpait sur les chaises, on regardait avec des lorgnettes comme si on avait été au, spectacle. Si la plaisanterie était permise dans un sujet si triste, nous ririons bien un peu du costume deshommes et surtout de celui det femmes. Les cartes d'entrée portaient que l'on ne pourrait être admis qu'en grand deuil; les hommes avaient en général des habits noirs. — il est difficile d'en avoir d'autres — enjolivés de manteaux raisin de Coririthe, de carricks eau du Nil plombée, de pardessus noisettes ou ventre de biche. — Pour les femmes , c'étaient des fumées de Londres; des bleus foncés, des bruns, des vert brome éminemment suspects, des gris de fer, des robes puce, pensée, solitaire, violette des bois qui avaient des préten-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

En savoir plus
Données de classification
  • cinq-mars
  • duprez
  • angleterre
  • paris
  • france
  • constantine
  • afrique
  • autriche
  • londres