Extrait du journal

APPELS A LA POPULATION PARISIENNE "Voici le texte de cette proclamation si gnée, paraît-il, par quarante-deux élus : Les élus municipaux de Paris, réunis le 5 février 1934, élèvent, au nom des droits de Paris, leur protestation contre les conditions sans précédent dans lesquelles a eu lieu la décapitation de l'administration préfectorale de Paris et du département de la Seine. Ils constatent que, pendant tout le temps où les services de police municipale ont fonc tionné sous le contrôle de l'assemblée élue, la tranquillité de Paris, la sécurité dés personnes et le libre fonctionnement des pouvoirs publics installés dans la capitale ont été assurés de façon satisfaisante. La brusque rupture d'une collaboration qui avait permis jusqu'alors des résultats aussi désirables oblige la municipalité de Paris à dégager sa responsabilité. Mais elle invite la- population parisienne à conserver le sang-froid, la maîtrise de soi et la dignité dont elle a toujours fait preuve dans les circonstances les plus graves. Par ailleurs, un groupe de conseillers faisant partie de la majorité rédigeait cet autre appel à la population : Parisiens» Au mépris des intérêts de l'ordre et de la paix de Paris, la politique a brutale ment sacrifié vos deux préfets. Ni les services rendus, ni l'estime ac quise n'ont trouvé grâce devant les cal culs et les combinaisons des partis. Le préfet Renard lui-même, représen tant autorisé des gouvernements depuis cinq ans, déclare dans sa courageuse lettre de démission .: « Je ne puis demeurer en fonctions en présence d'une mesure qui ne me parait d'ailleurs pas répondre à l'intérêt de la Ville de Paris, à laquelle je suis profondé ment attaché. » Ainsi, les politiciens, qui vivent de la politique et risquent de nous en faire mourir, viennent d'inscrire à leur passif une lâcheté nouvelle. Répondant à la confiance dont vous nous avez investis, nous condamnons avec vous l'atteinte portée à l'indépen dance et à la dignité de Paris. Que sera demain ?... Demain sera, ce que vous déciderez : ou bien la consécration de la tyrannie du sectarisme et de l'immoralité, ou bien le triomphe de la liberté et de la probité. Parisiens, Vos représentants n'oublient pas que le drapeau tricolore et la République sont nés à l'Hôtel de Ville ; L'heure est grave : la France , attentive, écoute la voix de sa capitale ; elle saura l'exprimer avec force dans le calme et dans la dignité. Vive Paris ! Vive la République ! Vive la France ! Victor Constant. Georges Conlcnot, Pierre Daillfl, Frédéric Dupont, Jean Ferrandi, Florent Malter, Maurice de Fonlenat/, iîené Gillouin, Charles des Isnards, Georges Lebecq, Félix Lobligeois, Armand Massard, Paul Piel, Noël Pinclli et de Pugmaigrc....