Extrait du journal

Commentant hier la scandaleuse séance du Conseil municipal, qui a tente d'étouffer l'in terpellation de M. jousselin sur le trust de la presse et les kiosques de la Ville de Paris, notre confrère L'Ami du Peuple publie cet article : Le 2 juillet 1928, le gouvernement de la République a jeté le masque ; on l'a vu tel qu'il est, tel qu'il se comporte vis-à-vis du peuple toutes les fois que l'intérêt public réclame des solutions immédiates. Le journal L'Ami du Peuple a été créé et mis au monde pour secouer l'indolence des gouvernants, pour dénoncer les crimes commis contre la nation, pour déjouer les complots tramés contre les travailleurs et contre la Patrie. Alors, par tous les moyens dont dispo sent les tyrans de la République, on a es sayé de l'étouffer. Mais L'Ami du Peuple a échappé aux em bûches, et il triomphe dans le pays entier. Le boycottage, organisé férocement contre lui, sur tous les points du territoire, ne l'empêche pas de tirer et de vendre 500.000 exemplaires, presque sans déchet. Au Conseil municipal de Paris, dans la séance de lundi 2 juillet, M. Jousselin a de mandé à ses collègues d'empêcher la Mai son Hachette de traiter les kiosques pari siens comme s'ils étaient sa propriété. Dans tous les kiosques de Paris, qui ne sont pas la propriété de la Maison Hachette ou du Consortium, qui sont la propriété de la Ville de Paris, la vente de L'Ami du Peu ple à 0 fr. 10 centimes est interdite de par la seule volonté du Consortium ; mais on y vendait récemment le Nouveau Siècle à 0 fr. 10 centimes, la Voix à 0 fr. 15 centi mes ; on y vend toujours, à tous les prix, des feuilles qui sont un outrage à la morale, une menace à la sûreté de l'Etat. C'est un sçandale qui dure depuis plus de deux mois. Et il va continuer. Sous la pression tentaculaire des forbans de la « Grande Presse », profiteurs d'une organisation criminelle, et par le jeu d'une chinoiserie de séance, le conseiller muni cipal Fiancette a fait renvoyer aux calen des grecques la solution d'une question ur gente. L'admission immédiate de L'Ami du Peupie dans les kiosques où se vendent tous les journaux était une affaire de principes ; elle intéressait l'Egalité des citoyens et des entreprises ; elle intéressait la Liberté du travail, du commerce, des opinions. Et son caractère principal était une pre mière manifestation contre la vie chère. Car une économie de trois sous par jour, ou même de six sous par jour quand paraîtra notre journal du soir — deux journaux par jour pour 0 fr. 20 centimes au lieu d'un seul pour 0 fr. 25 centimes ou de deux pour 0 fr. 50 centimes — est importante dans un budget ouvrier. Importante surtout parce qu'elle est le premier anneau d'une chaîne, et qu'elle...