Extrait du journal

paquet de feu M. la Varenne, ce courtier marron en décorations dont le sénateur M. Boitelle a révélé la profession dans une lettre que nous avons publiée hier, M. Le "Verrier est souvent plus près du ciel que le P. Hyacinthe quoiqu'il ne se déchausse pas avant de pénétrer à l'Observatoire et quand sa pensée vagabonde là haut aux environs de Jupiter elle se détache à ce point des choses terrestres qu'elle oublia" les noms des jeunes astronomes qui dé couvrent des planètes. La quatro-vingt-sixième planète — quand il y en aura cent on fera une croix — a été découverte par A plus jeune ob servateur- de Marseille, M. Foggia ; aussi M. Le Verrier s'est obstiné à ne pas le nom mer. Le directeur de l'Observatoire, en traîné par le feu de l'improvisation a, en cette mémorable circonstance, débiné le truc, comme on dit en argot de coulisses. D'après M. Le Verrier rien n'est plus aisé que de découvrir une planète avec les té lescopes perfectionnés. Grâce à la marche triomphale de la science on découvre une planète comme on pécherait une carpe dans un aquarium. Au cours actuel, une bonne planète est cotée trois cents franes fin courant à l'Observatoire, et quand M. i Le Verrier a compté quinze louis à un jeune savant il ne lui doit plus rien. Or, il arrivera fatalement que les jeunes savants renonceront à rechercher des planètes pour le compte de M. Le Verrier et ils tâcheront de se faire' un nom en dehors de l'Observatoire où il leur est impossible de se faire connaître....