Extrait du journal

Le Populaire, à qui aucun péril n'échappe, annonce que les ex-Croix de Feu s'apprêtent à prendre d'assaut les sous-préfectures au cri de France, réveille-toi ! Quand ? C'est la seule précision qui manque encore... Peut-être à l'heure du bridge, peut-être dans l'un de ces déli cieux petits matins provinciaux où Mes dames les sous-préfètes, avec le sourire du demi-sommeil, rêvent abusivement qu'elles sont devenues préfètes. Il faut que les sous-préfets soient prévenus. Alerte ! Assez mâchonné de violettes ! Il faut qu'ils se mettent en position défensive. La République ne les a pas armés d'un sabre pour couper du papier ministre. Le journal socialiste a raison. Les factieux montrent une virulente gour mandise. Prendre une so'us-préfecture, e'est prendre son coffre-fort — et, tout le monde ne le sait pas, dans le coffrefort, il y a l'instrument du règne, le sceptre même du régime : les dossiers de candidatures aux palmes académiques et au Mérite agricole. Qui tient le coffre-fort du sous-préfet tient le pays. Les communistes sont bien mauvais tacticiens, puisque, dans leurs plans, ils se contentent de loucher sur ces dépôts, de munitions de guerre que le gouvernement de la République a eu l'indulgente idée de constituer, dans cer taines villes, en dehors des casernes, loin d'un barrage protecteur....